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d'Elfriede Eugène
avec un texte écrit à l'atelier d'écriture de Strasbourg il ya quelques années:
JE TE SOUHAITE
Ah, cette formule de début d’année, si souvent récitée quand j’étais gamine !
D’ailleurs c’était « Je vous souhaite… », le début d’un petit compliment que ma sœur Marlène et moi allions réciter de maison en maison le 1er de l’an. C’était en alsacien. En voici la traduction :
Je vous souhaite une année nouvelle heureuse, beaucoup de joie et la santé, une longue vie et tout ce que vous vous souhaitez à vous-mêmes.
Invariablement, les occupants de chaque maison remerciaient et disaient :
A toi aussi, que tu sois sage, que tu obéisses bien à tes parents, que tu apprennes bien à l’école.
Bien sûr, nous promettions tout cela.
Ce rituel accompli, nous attendions avec impatience, le bonbon, les bredeles (1) ou la piécette que la maîtresse de maison avait déjà préparés à l'avance.
Après notre tournée, nous comptions notre « butin ». Les piécettes étaient confiées à la tirelire. À l’époque, nous n’avions pas d’argent de poche, et si nous voulions avoir quelques sous à dépenser à la Kirb (2) de la fin octobre, il valait mieux s’y prendre à temps.
En prenant de l’âge, nous avons trouvé cette pratique pénible, même humiliante. J’avais l’impression de demander l’aumône. Je n’ai d’ailleurs aucun souvenir jusqu’à quel âge « on se devait » d’aller ainsi souhaiter la bonne année, aux oncles et tantes, aux voisins et amis des parents.
Par contre, je me rappelle que je désirais ardemment ne plus avoir à souhaiter la bonne année à qui que ce soit. J’espérais chaque 31 décembre au soir, qu’il gèlerait si fort pendant la nuit, qu’une épaisse couche de verglas nous interdirait tout franchissement du seuil de la porte.
Je discutais avec véhémence le bien-fondé, l’hypocrisie d’une telle pratique. Cela irritait papa qui répliquait que ça s’était toujours fait ainsi et qu’il n’y avait pas de raison de changer cette coutume ancestrale. Même adulte, j’ai été longtemps mal à l’aise le 1er de l’an. C’est comme si le reste de l’année je ne souhaitais rien de bon à personne…
De surcroît, je ne sais qui a eu l’idée de décider que la bonne année se souhaitait jusqu’au 31 janvier ! Tout un mois de torture mentale : à qui ai-je déjà présenté mes vœux, qui n’ai-je pas encore rencontré, qui est plus âgé (et alors, c’est à moi de prendre l’initiative), qui est plus jeune (et c’est à lui de commencer).
Au moins quand j’étais petite, on se limitait au 1er, voire au 2 janvier et je savais que je devais commencer puisque j’étais la petite.
J’ai mis très longtemps à transformer ce rituel en une véritable occasion de m’intéresser suffisamment à la personne en face de moi pour trouver les mots justes, ceux qui rencontreraient un écho dans leur vécu et leur cœur.
Chaque début d’année, j’envoie de nombreuses lettres aux amis et connaissances avec la même intention : les rencontrer, leur dire ce qu’ils représentent pour moi.
Je suis frustrée par contre, chaque fois que je reçois une carte avec la formule toute imprimée suivie de la seule signature manuscrite. Je maugrée même : il ou elle aurait pu économiser son timbre. À l’opposé, je soupire un peu lorsque je reçois- maintenant, que d’un clic, internet permet l’envoi en série- le CV détaillé de toute la famille.
Décidément, entre le trop ou le trop peu, je suis bien difficile à satisfaire chaque début d’année. Malgré tout, tous ces envois sont la preuve que beaucoup de personnes pensent à moi, ce qui est essentiel.
(1) Bredele : petit gâteau alsacien fait pour Noël
(2) Kirb : fête du village
Sapin Mairie Jean-Paul Tricoire
Crèche Andrée Tricoire
Martine Amsallem
Au
Relai de Laval
Mireille Boix
Elfrede Eugène
Joëlle Boyer
Joëlle Milbach
Corinne Pacilly
Corinne Pacilly
Relai de Laval
(fenêtre)
Joëlle Milbach
(peinture sur soie)